Ça m’agace ce genre de nombres.
“Tu sais à 30 ans, tu as déjà vécu 2500 semaines sur tes 4000.”
”Sur tes 29.000 jours, il t’en reste 19.000…”
Ça m’agace car tu peux faire dire ce que tu veux aux nombres.
Ça m’agace car tu ne peux rien dire à part : “Oui, d’accord”.
Ça m’agace car ça me fait réaliser que le temps passe…
Et que je finis par me demander,
“Ai-je bien profité de mes 1500 semaines que je ne retrouverai plus ?”
“Est-ce que je prévois bien de profiter des 2500 semaines qu’il me reste ?”
Mon agacement ne dure pas longtemps.
Juste après m’être demandé si je consomme mon temps comme je veux,
Je me concentre à nouveau sur ce qui est important pour moi.
→ Le temps que je passe avec ma famille,
→ Le temps que je passe avec ma copine,
→ Les personnes que je prends plaisir à voir,
→ Les échanges, les réflexions, les retrouvailles,
→ Le travail sur lequel j’avance…
Quels sont mes nouveaux challenges ?
Ou est-ce que je vais devoir redoubler d’effort ?
Qu’est-ce et qui va me demander du temps ?
Suis-je d’accord avec cette dépense d’énergie et de temps ?
Et si l’intérêt des ces nombres était un bon prétexte pour t’arrêter un instant dans ce monde où tu es toujours occupé ?
Des recherches ont montré que les personnes ressentent le besoin d’être tout le temps occupées car c’est un moyen pour elles de fuir la réalité.
Faire face à la réalité de sa vie,
C’est plus dur que ça en a l’air.
Tu te retrouves à vouloir être productif à tout prix,
A faire tout un tas de choses pour avoir cette illusion d’avancer dans la vie,
A te mettre la pression,
A avoir plein de responsabilités,
A continuer d’empiler les todo-list et à être sous l’eau,
Tu dors 4h par nuit pour finir ce dernier point sur ta dodo,
Tu enchaines les réunions pour montrer à ton boss que tu gères,
Tu dis à ton entourage : “Désolé mais là j’ai trop de boulot…”
La défense ultime !
Jusqu’au jour où…
Tu craques.
Ton corps t’impose ses limites.
Et tu réalises que tu mènes une vie qui ne te correspond pas.
Le progrès se mesure toujours par le nombre de tâches que tu mets dans cette colonne : “Terminé !”.
“Tu as fait TOUT ça ? Wouah, tu es une machine !”
Et le contraire n’arrange pas les choses :
“Tu as fait QUE ça ? Bah mince, comment ça se fait ?”
Et si pour une fois,
Tu privilégiais la qualité plutôt que la quantité.
Et si pour une fois, tu privilégiais même la qualité de l’impact sur ton mental et ton physique.
Après avoir vécu à Paris pendant 10 ans en tant que Réunionnais,
Ça m’a toujours fait sourire d’entendre certaines personnes me dire :
“Les personnes qui viennent des îles sont en mode no stress, cool, peace and love. Ils n’aiment pas aller trop vite hein…”
Dans certains contextes,
Genre : à Paris, en startup,
Tu prends ça comme une provocation.
Mais j’ai appris à me raisonner et à me dire :
“Définitivement, je sais certainement mieux savourer les choses de la vie.”
Et non,
Tu n’es pas trop occupé toi non plus pour savourer les choses.
Alors,
La prochaine fois que tu te diras “je suis trop occupé pour…”,
Passer du temps avec ta famille,
Parler à un ami,
Apprendre de nouvelles choses,
Ne rien faire !
Ou dormir,
Arrête-toi quelques secondes et repense à ces nombres :
“A 30 ans, tu as déjà vécu 2500 semaines sur tes 4000.”
Et si tu as plus de 30 ans et bien je te laisse faire le calcul,
Fais gaffe, ça piquera encore plus !
Au fond de toi tu sais quand quelque chose ne correspond pas à ce que tu recherches.
Et si paradoxalement,
Ta productivité n’était qu’un autre subterfuge pour procrastiner ?
Tu ne dois pas être anxieux à l’idée qu’il ne te reste plus beaucoup de semaines pour faire ce dont tu as envie.
Au contraire,
Ces quelques minutes de temporisation valent le coup si c’est pour profiter pleinement des semaines à venir.
A demain,
J.
Photo utilisée sur le site par lucas Favre sur Unsplash