J'ai failli me faire virer
Honnêtement,
Je ne sais pas du tout si cet article va me servir ou me desservir.
Mais j’ai envie de garder un grand principe avec cette newsletter.
L'authenticité.
Ca ne changera ni ce que je suis aujourd’hui,
Ni ce que je fais,
Ni ma motivation pour mes projets en cours.
Je partage ces moments difficiles qui se sont déroulés dans ma vie car je me dis que c’est une façon pour toi de t’y connecter.
Avec les articles de presse qui ne font que raconter le succès d’un tel ou d’un autre,
On en vient à se dire qu’il y a un souci.
Que ces gens réussissent et ne connaissent pas l’échec,
Ni la difficulté.
On nous montre qu’une face de l’iceberg car le succès ça fait rêver.
Et ça fait surtout plus de lecteurs.
En écrivant cet article je ne cherche pas avoir plus de lecteurs.
Certes,
Au fond de moi j’aimerais qu’il y ait plus d’abonnés à ma newsletter.
Mais j’arrive plus facilement aujourd’hui à éteindre ma soif à la croissance.
J’écris pour moi.
J’écris car c’est mon moment.
J’écris car je me dis que quelque part un lecteur ou une lectrice s’en inspirera pour se relever et reprendre le contrôle de sa vie.
Venons en donc au sujet du jour.
Il y a maintenant 5 ans de ça,
J’ai failli me faire virer.
Je venais de rejoindre Qonto en tant que Growth Hacker.
Traduction : le développeur web de l’équipe marketing.
Je n’avais pas encore signé mon contrat que je sentais déjà la pression émanée de cette entreprise.
Baisse de salaire,
Heures sup,
De fortes responsabilités.
Je n’étais à plaindre car c’est ce que je cherchais à ce moment là.
Je voulais vraiment me dépasser dans mon travail.
Quand tu es le développeur de l’équipe marketing,
Tu as une position au sein de l’entreprise qui n’est vraiment pas simple.
Tu dois te trouver une place parmi les développeurs qui ne te considèrent pas vraiment comme un développeur car tu es dans l’équipe marketing,
Et tu dois donner confiance à ton équipe marketing car très peu comprennent les sujets techniques et reposent donc sur toi.
Les compétences sont clés comme dans tous les métiers.
Mais à ce moment là pour moi,
La dominante c’était ma posture.
Quelle posture dois-je avoir pour donner confiance ?
La pression chez Qonto il y en a eue.
On était clairement dans le genre de boites qui cherchait la 7ème vitesse pour croître encore plus vite.
“Tu as réussi à terminer ce projet cette semaine ?”
“Super ! Tu en auras 2 de plus pour la semaine d’après.”
Ce discours n’a rien de négatif car j’adorais ça !
Tu ne pouvais pas rêver mieux comme challenge.
Ce qui était formidable aussi,
Ce sont les gens qui t’entourent et qui sont dans la même dynamique.
Mais l’inconvénient avec cette dynamique,
C’est que ça passe…
Ou ça casse.
Ceux qui ne suivaient pas le rythme étaient gentiment raccompagnés vers la porte de sortie.
Il n’était pas pensable de devoir ralentir cette course folle.
Mais forcément comme toutes les courses à grande vitesse il y a un prix fort à payer.
Ce n’est pas pour rien que les pilotes de F1 peuvent perdre entre 3 à 5kg par course.
Ca fait des dégats et tu n’es pas à l’abri de louper un virage.
D’ailleurs,
2 mois après être arrivé chez Qonto,
Et à 2 mois de la fin de ma période d’essai,
J’ai loupé un virage.
Je pense que c’est ma plus grosse erreur en tant que salarié.
Ce jour là,
On souhaitait savoir si Qonto apportait de la valeur aux coachs indépendants.
Ma mission était de récupérer des emails de coachs.
Avec quelques lignes de code et des annuaires en ligne qui ne sont pas sensibles à la sécurité de leurs utilisateurs,
J’ai récolté 2000 adresses mails.
2000 personnes qu’on ne connaissait pas,
Qui nous ne connaissaient pas,
Et qui Allaient recevoir un e-mail de la part de Qonto pour leur demander s’ils étaient intéressées pour ouvrir un compte.
Pendant que mes collègues préparaient le message qui allait être envoyé,
Je m’occupais de mettre en place les outils nécessaires pour :
Envoyer des emails en masse,
Veiller à a réputation de l’adresse IP de Qonto,
Personnaliser au maximum l’expérience de ces coachs,
Prévenir le Service Client d’un potentiel pic de réponses.
Au moment de déclencher toute cette séquence,
Tu sens la petite goute de transpiration qui coule le long de ton dos.
“J’envoie ? J’envoie pas ? J’ai rien oublié ? Tout le monde est OK ?”
“Quand il faut y aller, il faut y aller !”
Boom.
2000 emails qui partent.
Je me jette tout de suite sur l’outil du Service Client pour voir les retours.
C’est à ce moment que le drame se produit.
Une 1ère réponse qui dit :
“Bonjour ! Merci pour votre message mais vous vous êtes trompé de personne.”
Une autre qui dit :
“Bonjour ! Désolé mais je ne m’appelle pas Marine mais Jean-Charles.”
Et une autre qui dit :
“Je ne suis pas intéressé mais je veux bien vous coacher pour vous aider à envoyer le bon mail à la bonne personne.”
Et m*rde.
J’avais complètement m*rdé.
Dans la panique,
J’ai refait un tour du code que j’avais écrit,
Je re-vérifiais la séquence automatisée,
Tout était correct.
Il n’y avait qu’une seule chose qui avait dérapé.
Ce n’était pas automatisé, c’était manuel.
Et c’était de ma faute.
Au moment d’importer les contacts des 2000 personnes,
J’avais réalisé une manipulation dans Excel qui avait complètement décalé tous les noms, prénoms et adresses mails.
Rien ne correspondait.
2000 personnes avaient reçu un email qui ne leur était pas destiné.
Le pic de réponses au Service Client s’est transformé en une vague de réponses qui a submergé toute l’équipe pendant une journée entière.
Je me suis évidemment fait remonter les bretelles par ma cheffe.
J’ai passé une journée HORRIBLE !
Le lendemain ma cheffe m’anonce qu’elle devait discuter avec les fondateurs pour prendre une décision et faire en sorte que ce problème ne se reproduise plus.
En clair, on va décider si on te vire ou pas.
Si tu suis mes articles depuis le début,
La suite tu la connais.
Je suis resté chez Qonto pendant 3 ans.
J’ai eu plus de responsabilités et ce qui m’a le plus étonné c’est que ma posture,
J’ai réussi à la trouver.
Cette erreur m’a appris à être encore meilleur !
Pour chaque chose que j’entreprenais,
Je redoublais d’effort pour minimiser les erreurs et les risques.
3 ans après cette erreur,
Ce n’était plus à 2000 personnes qu’on envoyait des mails mais à plus de 100.000.
Y-avait-t-il toujours des erreurs ?
Ça pouvait être le cas, oui.
Le risque 0 n’existe pas.
Mais la différence c’est la leçon que tu en tires.
Personne n’est à l’abri de ne jamais faire d’erreurs.
Le pire,
C’est qu’en retardant ce moment difficile,
Et en voulant que tout soit parfait,
Ça rend la faute tellement violente que tu ne peux plus te relever.
Plus tôt tu feras des erreurs tout en faisant de ton mieux,
Plus tu gagneras en maturité pour être meilleur.
Le plus important ce n’est pas de croire que tu es le meilleur.
C’est de savoir au fond de toi que quelque soit les circonstances,
Tu te donneras toujours à fond.
Que tu te relèveras encore.
Car si tu n’as pas été le meilleur aujourd’hui,
Tu sais que tu as maintenant une longueur d’avance pour l’être demain.
A demain,
J.
Photo utilisée sur le site par CHUTTERSNAP sur Unsplash