Le minimum du minimum
Une faiblesse qui n'en était pas une.
Je suis reconnaissant des années qui se sont déjà écoulées.
Je me dis que j’ai eu de la chance pour tout un tas de choses,
De ce que mes parents ont fait pour moi,
Des amis qui ont partagé ces années,
Des rencontres qui m’ont fait grandir,
Et des expériences qui ont marqué ma vie à tout jamais.
Car la vie finalement est faite de moments.
Des moments qui te marquent tellement que tu arrives à t’en souvenir pour toujours.
Alors que,
Si je te demande ce que tu as pris au déjeuné jeudi dernier ?
Il y a de forte chance pour que tu ne t’en souviennes plus.
Il y a ce moment de ma vie dont je m’en souviendrai toujours.
Encore plus aujourd’hui car j’ai pris conscience qu’au lieu de me desservir,
Au lieu d’être, une faiblesse,
Je m’en sers aujourd’hui comme une force.
Je suis comme ça,
Je l’accepte,
Et je me rends compte que je l’ai toujours été.
Ma force c’est de faire “le minimum du minimum”.
Je reprends cette expression d’une professeure que j’ai eu en 2nde.
Ma prof de SVT.
Quand je suis arrivé en 2nde,
Comme certainement la majorité des jeunes,
Ma moyenne a diminué.
Je ne me souviens plus combien j’affichais au compteur,
Ni de la position qu’on m’avait attribué sur une trentaine d’élèves.
Cependant,
Je me souviens très bien de ce que ma prof de SVT a dit à mes parents lors d’une réunion parents-prof :
“Julien, il fait le minimum du minimum”.
La suite :
“S’il continue, il va complètement chuter en 1ère et va devoir redoubler.”
Hmm.
Faire le minimum… DU minimum.
Que veut dire cette phrase en fait ?
Que je suis nul ?
Que je suis fainéant ?
Que si je redouble j’aurais raté ma vie ?
Que ce n’est pas bien de faire juste ce qu’il faut ?
C’est un sujet sur lequel on est beaucoup revenu avec mes parents quand j’ai eu mon diplôme d’ingénieur.
“Tu te rappelles de ce que te disait ta prof ?”
Et comme je disais à mes parents,
C’est plutôt balaise finalement de savoir faire le minimum du minimum.
Qui d’autre a su le faire hein ?
Qui d’autre a réussi à viser juste pendant toutes ces années pour finir diplômé ?
En lisant aujourd’hui le bouquin : Effortless (“Sans Effort”) de Greg McKeown.
Je me rends compte davantage à quel point j’avais réussi à atteindre mes objectifs dans ma vie en trouvant toujours le chemin le moins compliqué.
En repensant à cette histoire,
D’autres moments me sont revenus en tête.
Au moment des voeux, juste avant de passer le bac,
Mon professeur de Math m’avait demandé ce que je voulais faire.
- “Ingénieur en informatique monsieur”.
Sa réponse :
- “Et bien le chemin le plus rapide, c’est de faire prépa.”
- "Le chemin le plus rapide ? euh le plus dur non ?”
- “Oui, la prépa c’est dur. Mais tu peux être sûr qu’à la fin tu trouveras une école d’informatique”.
Il n’avait pas tort.
J’étais loin d’avoir les meilleures notes,
J’étais loin d’avoir les meilleurs écoles,
Et je n’espérais même pas les avoir.
En fait, je m’en fichais.
Tant que j’avais une école d’informatique qui m’acceptait, j’aurais atteint mon but.
Aujourd’hui en tant qu’entrepreneur,
Une des premières choses qu’on te dit c’est :
“Tu dois construire un MVP pour valider ton business.”
La signification de MVP :
Minimum Viable Product (= Le Produit Minimum Viable)
Ou sinon tu as la citation du co-fondateur de LinkedIn, Reid Hoffman :
“Si vous n’avez pas honte de la première version de votre produit, c’est que vous l’avez lancé trop tard.”
En gros,
Comment je vois les choses :
Si tu ne fais pas le “minimum du minimum” pour commencer à lancer ton business :
→ Tu ne le feras jamais.
→ Il sera trop tard.
→ Tu risques de faire des choses inutiles.
→ Tu perdras du temps.
→ Tu perdras de l’énergie.
Wouah…
En fait,
Ma prof de SVT a toujours su que je devais devenir entrepreneur !
Un moment inoubliable pour lequel je suis reconnaissant aujourd’hui.
Car malgré la tournure que j’ai pris au début de cette histoire,
C’était une super-profresseure.
A demain,
J.
PS : la vraie morale de l’histoire c’est qu’on pense tous avoir des faiblesses.
Mais une faiblesse en reste une jusqu’au jour où tu décides d’en faire une force. Si tu ne me crois pas, regarde le film Hancock.
Photo utilisée sur le site par Ignacio Amenábar sur Unsplash