Je continue toujours d’éplucher avec attention le livre d’Angela Duckworth :
J’arrive au dernier chapitre et franchement, je suis presque déçu qu’il se termine.
Surtout que les 2 derniers chapitres portaient sur les enfants…
Et je ne suis pas parent.
Mais c’était tout de même intéressant de comprendre le rôle de l’éducation sur la ténacité d’un enfant.
Un rôle qui n’est pas seulement portés par les parents, mais par toutes les figures autoritaires que croisera l’enfant :
La prof de science,
Ou de langue,
Le prof de musique,
Ou de danse,
Le grand frère,
Ou la grande soeur,
Toutes ces personnes peuvent jouer un rôle qui influencera le degré de niaque de l’enfant qui aura un effet démultiplicateur en étant adulte.
Mais ce n’est pas le sujet dont je voulais te parler.
Tout en restant dans le thème de la niaque,
Aujourd’hui, je voulais te demander :
Penses-tu que l’expérience justifie l’expertise d’une personne ?
Dans la plupart des situations, l’expérience est un gain de confiance énorme.
Tu feras davantage confiance à un parent qui a de l’expérience après avoir élevé 10 enfants que celui qui vient d’en avoir un.
Tu feras confiance à un avocat qui a des années d’expérience.
Tu feras confiance à une compagnie d’avion qui a des années d’expérience plutôt que celle qui s’est lancée il y a 6 mois.
D’ailleurs l’expérience est un argument de vente.
“Nous sommes experts et reconnus sur le marché depuis 30 ans !”
30 ans.
C’est presque un niveau d’expertise qui est impossible à battre.
Mais pourtant.
Dans son bouquin, Angela présente les choses différemment.
Pour t’illustrer ce qu’elle dit,
Prenons un cas de figure.
Quel coureur est le plus expert dans la course ?
Coureur 1 : il court depuis 10 ans.
Coureur 2 : il court depuis 2 ans.
Si on se réfère à ce principe : expérience = expertise.
On aurait tendance à choisir le coureur 1.
Mais il existe une pratique qui laisse encore toutes ses chances au coureur 2.
Elle s’appelle la pratique réflexive.
Le coureur 1 va courir tous les 2 jours.
Il ne se met pas d’objectif.
Il ne se fixe aucune condition comme une allure minimale à suivre.
Il ne cherche pas à s’améliorer. Il court et c’est déjà bien.
Il ne pense pas à devenir un meilleur coureur mais pense plutôt à sa journée de boulot de demain.
Il ne note rien de ses courses : ni la distance parcouru, ni le temps passé, ni le rythme cardiaque, ni le dénivelé.
Il n’a bien sûr pas besoin de coach pour courir.
Bref,
Tu as certainement compris où je voulais en venir.
Le coureur 1 a ses propres habitudes,
Et depuis 10 ans il n’a rien changé.
Il n’a pas cherché à progresser.
Il n’a pas une pratique réflexive de la course.
Le coureur 2 tant qu’à lui,
A un objectif précis avant même de commencer : faire un marathon.
Il sait que c’est au-dessus de ses capacités mais fait l’effort de décomposer les choses de façon simple.
Il court et porte attention à ses points faibles.
Il mesure tout ce qu’il fait : distance, rythme cardiaque, temps…
Il regarde toutes les vidéos des personnes qui ont gagné un marathon pour comprendre ce qui lui manque.
Il demande à être coaché car il sait que les critiques d’un expert valent de l’or.
Il prend l’habitude de faire ce qu’il ne sait pas faire pour progresser.
La différence entre le coureur 1 et 2,
N’est pas qu’une question de pratique sur la course,
Il s’agit aussi d’une pratique de la niaque.
Avoir un objectif,
Se dépasser,
Se faire mal,
Suer,
Simplifier,
Persévérer,
Progresser.
Quelque soit l’activité, quelque soit la pratique,
C’est ce qui permet de développer chez une personne son niveau de niaque.
C’est ce qui permet de courir un marathon en 2 ans,
Et ne pas le finir même après 10 ans de course.
C’est ce qui fait la différence entre un expert et une personne qui s’y connait.
Pourquoi il faut avoir la niaque pour devenir un expert,
Tout simplement parce que :
Plus tu apprends et moins il reste de choses à apprendre.
Et que pour pousser davantage,
Il faut se donner plus de mal et prendre plus de temps.
Avoir la niaque,
Ce n’est pas inné.
Ca se pratique.
A demain,
J.
Photo utilisée sur le site par Hunters Race sur Unsplash